Francontraste 2023

Section Sciences du langage

BILLEREY Bozena
Institut Catholique de Toulouse, France
DOBRIĆ Arnalda
Faculté de philosophie et lettres, Université de Zagreb, Croatie

Les voyelles françaises dans le monde des voyelles européennes/mondiales

La perception de la parole est complexe, elle est influencée par de nombreux facteurs. Dans le cadre de l’apprentissage d’une langue étrangère, nous percevons mal les sonorités de la langue étudiée car nous sommes influencés par les cribles phonologique et prosodique de la langue maternelle (Guberina, 2010, Troubetzkoy, 1986, Renard, 2002, Billières, 1992-1993). Notre objectif est de montrer la complexité du phénomène de la perception de la parole qui est due à l’influence des facteurs multi-paramétriques. Notre travail concerne la perception et la production des voyelles françaises (enregistrées par un natif français) par 3 groupes de 10 étudiants de diverses nationalités. Ces voyelles ont été placées dans des mots et des phrases.

L’objectif de notre travail est d’analyser l’influence de plusieurs facteurs jouant un rôle important dans l’apprentissage de la langue vivante : l’immersion dans la langue française, l’expérience en audition ou la réalisation des exercices phonétiques. Les résultats de notre travail montrent que chaque facteur peut influencer la perception et la production des voyelles et que d’autres facteurs, comme la motivation, peuvent aussi avoir un impact sur la prononciation.

L’analyse des enregistrements a été faite de manière descriptive et acoustique avec le but de définir les différences dans la production des voyelles du français par les étudiants étrangers. La fin de la présentation sera consacrée aux moyens de correction de la prononciation des voyelles sur la base de la méthode verbo-tonale.

Mots-clés : voyelles, français, perception, production

BUI BICH Lien
Plidam – Inalco, Vietnam

Comment traduire des prépositions simples françaises
vers le vietnamien : l’exemple de « à »

Dans le cadre de cette communication, nous nous proposons de regarder de plus près le rôle et l’importance du sens dans la traduction des prépositions simples françaises vers le vietnamien. En vietnamien, les prépositions résultent d’un processus de grammaticalisation non exhaustif. Par leur spécificité, elles gardent la valeur sémantique, partielle ou intégrale, de leur verbe d’origine (Cao 2001, Phan 2004). Inversement, en français, certaines prépositions, plutôt simples et non spécifiques, connaissent la polysémie (Marque-Pucheux 2008). En effet, différents rapports sémantiques peuvent être exprimés par une même préposition. Français Rapport Vietnamien Vivre à Paris Localisation Sống ở Paris Vivre LOC NPROPRE Parler à quelqu’un Bénéfactif Nói với ai Parler avec quelqu’un Aller à bicyclette Moyen Đến bằng xe đạp Aller MAN vélo Au-delà des difficultés liées à leur syntaxe, leur sous-spécification sémantique impose aux apprenants allophones de bien connaître les différents rapports qu’elles sont susceptibles de véhiculer. Ainsi les sens loca0f et directionnel de la préposition à dans (1-2) sont-ils rendus en vietnamien par les prépositions ở et đến, dont les valeurs correspondantes sont issues des verbes homonymes signifiant respectivement « habiter » et « arriver ». Alors que le noyau sémantique de la proposition est porté par le verbe en français, on observe une répartition du travail entre le verbe et la préposition en vietnamien. (1) a. Marie travaille à Paris. b. Marie va à France. (2) a. Marie làm việc ở Paris. Marie travailler à NPROPRE ‘Marie travaille à Paris.’ b. Marie đi đến Paris. Marie aller à NPROPRE ‘Marie va à Paris.’ À ce type de difficulté vient s’ajouter celle liée à la manière dont la préposition « à » se traduit en vietnamien. L’utilisation des prépositions varie en fonction du rapport que la préposition à exprimer dans chaque syntagme. Dans certains cas, les groupes de mots en vietnamien n’en ont pas besoin. Français Rapport Vietnamien À minuit Temps Nửa đêm Moitié nuit Marcher à grands pas Manière Đi bước dài Marcher pas long Tasse à café Destination Cốc cà phê Tasse café Sur la base de ces observations, nous proposons une typologie des difficultés rencontrées dans la traduction des prépositions simples françaises vers le vietnamien ainsi que la manière dont elles se traduisent en vietnamien.

Mots-clés : prépositions, FLE, vietnamien, approche contrastive, sémantique, didactique de la grammaire

CHACHOU Ibtissem
Université de Mostaganem, Algérie

Analyse du discours de presse autour de l’introduction
de l’anglais à l’école primaire en Algérie

La situation des langues étrangères en Algérie a connu une évolution rapide depuis l’été 2019 quand le Ministre de l’Enseignement Supérieur de l’époque avait annoncé, dans un premier temps, la substitution du français par l’anglais (Ziane Benziane, 2020). Mis à part les enseignes des Universités et les en-têtes des documents officiels, aucun changement n’a été constaté. Ce n’est qu’à la fin de l’année 2022 que l’actuel ministre a décidé d’inciter les universitaires à apprendre l’anglais en vue de préparer le passage à l’enseignement dans cette langue. Si l’avenir du français n’est pas à l’ordre du jour, la nouvelle politique en faveur de l’anglais est de plus en plus mise en pratique. En effet, l’introduction de l’anglais dès la troisième année du palier primaire a été décidée cette rentrée scolaire. Je rappelle qu’une première tentative en 1994 s’était soldée par un échec (Derradji, 2001). La presse s’en est saisie et une polémique s’en est suivie qui a impliqué des universitaires intervenus par voie de presse. Dans cette contribution, je me propose d’analyser les arguments développés dans la presse francophone, algérienne et étrangère. L’analyse de cette information, à travers les textes et la titrologie, permettra de mieux cerner le traitement médiatique qui en a été fait et ce à travers l’explicitation du mode de fonctionnement du discours informatif (Emediato) et l’usage « classique » de la rhétorique (Amossy, 2000).

Mots-clés : presse algérienne, titrologie, enseignement, langue anglaise, discours

ČUŽIĆ Maja
Faculté de philosophie et lettres, Université de Mostar, Bosnie-Herzégovine
Faculté de philosophie et lettres, Université de Zagreb, Croatie

Unités phraséologiques verbales avec l’élément somatique tête/glava
en français et en croate – analyse des métaphores conceptuelles

L’objectif de cet article est de montrer le lien entre l’homme, le langage et la réalité extra-linguistique en se basant sur l’exemple de l’analyse des unités phraséologiques verbales contenant la composante tête / glava. Les unités phraséologiques somatiques sont les expressions idiomatiques qui ont une partie de corps pour au moins un composant (Kovačević 2012 : 16). Le corpus est constitué d’un matériel sélectionné à partir de sources lexicographiques et de corpus informatiques comparables frWac et hrWac. Il sera analysé selon la méthode d’analyse contrastive dans le cadre théorique de la linguistique cognitive. Seules les unités phraséologiques qui ont un verbe dans leur structure seront analysées dans le corpus (Menac 1978 : 221-222). Étant donné que d’après Lakoff and Johnson (1980 ; 1999) nos processus cognitifs reposent en grande partie sur les métaphores et que Ullmann (1983 : 212) distingue quatre types de métaphores, dont les métaphores anthropomorphiques pour lesquelles les parties du corps en constituent l’une des sources fondamentales, nous essaierons d’explorer différentes  métaphores, d’analyser des concepts et des domaines, et nous tenterons d’établir quels domaines sont communs aux deux langues et lesquels sont spécifiques à la langue française ou croate. Avec ce travail, nous voulons enrichir les recherches phraséologiques contrastives existantes dans les deux langues à travers le prisme de la linguistique cognitive.

Mots-clés : unités phraséologiques verbales avec la composante tête / glava, concept, métaphore conceptuelle, français, croate