Francontraste 2023

Section Études littéraires

VRANČIĆ Frano
Université de Zadar

Conscience noire et anticoloniale dans lʼœuvre politico-poétique
de Jacques Rabemananjara

Dans la présente étude, nous proposons d’analyser la présence de certains contrastes, clichés ou stéréotypes qui existent sur la France et les Français et la manière dont ils se reflètent dans la presse écrite roumaine. Le plus souvent ce sont des stéréotypes véhiculés par les médias. Après une courte approche théorique, nécessaire pour clarifier quelques notions clés et souligner l’influence de la culture française sur la culture roumaine, la deuxième partie de notre étude portera sur une analyse pratique de plusieurs articles publiés dans la revue culturelle hebdomadaire Dilema veche et sur le site RFI Roumanie, à partir de 2006 jusqu’en 2022. Il s’agit d’un discours propre aux journaux et revues, qui s’adressent au grand public et chaque fois les lecteurs ont l’occasion de découvrir des numéros thématiques, y compris un format original qui met l’accent sur le débat d’idées. Ces publications représentent l’un des moyens par lesquels le public roumain est informé, influencé dans un certain sens, par rapport aux événements de la société française. Ils mettent en évidence la relation étroite entre le goût du public (le lecteur) et le produit médiatique (l’article lui-même) et proposent une approche réaliste et objective des réalités de la société française et roumaine. C’est ce que les spécialistes appellent la « fonction éducative-culturelle », de sorte que, les articles sélectionnés assument en réalité « la promotion des valeurs culturelles, des normes morales et sociales, etc., capables de cultiver des visions et des modèles de comportement appropriés dans la société » (Stepanov, 2018 : 47).

Mots-clés : négritude, colonialisme, identité malgache, révolte, liberté

VUČELJ Nermin
Université de Niš, Faculté de Philosophie, Serbie

La critique française de Barthes à Bayard :
aliénation de la littérature

Cette communication se donne pour ambition de réfuter les principes de la critique littéraire française, prônés par Barthes (Critique et vérité, 1965) et Genette (Figures, 1966), qui furent suivis, pendant un demi-siècle, par l’armée de nombreux épigones de la Nouvelle Critique. Cette direction de la narratologie, ayant commencé avec Roland Barthes en 1963, avec son essai Sur Racine, et étant arrivé, au XXIe siècle, à Pierre Bayard, est aliénée du texte littéraire dont les significations elle est censée nous relever. Sur ce point, cette communication correspond avec les arguments de Raymond Picard dans sa polémique contre Barthes, intitulée Nouvelle critique ou nouvelle imposture (1965). De même, cette recherche s’appuie sur Sokal et Brickmond (1997), qui dénoncèrent les théories de la critique littéraire française du dernier quart du XXe siècle comme des « impostures intellectuelles ». Cette communication recourt aussi à Pluckrose et Lindsay (2020), qui dévoilèrent les théories critiques du premier quart du XXIe siècle comme des « théories cyniques » niant l’universalité de la raison et l’objectivité des connaissances humaines. La présente recherche tente de soutenir ce point de vue : les « nouveaux critiques » prônent la performativité improvisée d’un acte de lecture, décontextualisée et exhibitionniste, qui s’inscrit dans une grande simulation collective des significations gratuites, en fabriquant ainsi une interprétation critique aliénée de l’essence du littéraire.

Mots-clés : critique postmoderne, performativité de lecture, aliénation du littéraire

ZORICA VUKUŠIĆ Maja 
Faculté de philosophie et lettres, Université de Zagreb

La violence dans le roman québécois contemporain :
le cas d’Audrée Wilhelmy (Les sangs) et de Paul Kawczak (Ténèbres)

Nous aimerions examiner, sur l’exemple de ces deux romans contemporains, l’un publié en 2013 au Québec et en 2015 en France et l’autre en 2020, comment les jeunes auteurs contemporains québécois, nés au milieu des années 1980, forgent leur écriture, et développent le thème de la violence dans ces textes respectifs, en le calquant sur l’étude professionnelle de la littérature : de la fable à l’étude de la société, de l’imaginaire aux meurtres, des fantasmes et désirs à l’effilochement des structures, les deux semblent conjuguer le « réalisme magique » avec les mutilations, les abominations et les désirs d’un monde qui redéfinit le « a » de l’amoral tout en évitant le discours édifiant de la normalisation codifiée de notre société.

Mots-clés : romans contemporains, Québec, société, violence