Francontraste 2023

Section Didactique

COCHAND Jérôme
Université Lucian Blaga de Sibiu, Roumanie

Acquisition des marqueurs discursifs en séjour de mobilité Erasmus : les multiples visages de l’immersion.

« L’apprentissage d’une langue en immersion recouvre des situations très diverses » (Cuq, 2003). Dès lors, qu’en est-il de la réalité vécue par les étudiants Erasmus choisissant la France comme terre d’accueil ? Comment considérer le fameux programme du point de vue de l’immersion linguistique et des potentiels progrès des apprenants ? Coeur de notre intérêt, l’acquisition des marqueurs discursifs (MD) selon le contexte d’acquisition demeure aujourd’hui inexplorée. Ainsi, comment se présente-t-elle pour des étudiants roumains en situation de mobilité académique en France ? Si l’influence du séjour à l’étranger (SE) dans l’itinéraire linguistique a fait l’objet d’une recherche récente fournie (notamment Pérez Vidal, 2014 et Sanz & Morales-Font, 2018), l’acquisition des marqueurs discursifs du français, unités envisagées au sens de Dostie et Pusch (2007), constitue l’un des parents pauvres du domaine, même si les plaidoyers pour leur enseignement se multiplient (notamment Paillard & Vu, 2012 ; Tran et al., 2016). Depuis plus de six mois, nous suivons des étudiants roumains partant en séjour Erasmus en France. Autour du thème des représentations sociales de la langue française, nous échangeons individuellement avec eux à trois reprises durant leur semestre à l’étranger. Le but : cerner une éventuelle intégration progressive de nouveaux MD à leur répertoire linguistique. A ce jour, après plus de 40 interviews menées, nous constatons que les étudiants roumains que nous avons rencontrés montrent des progrès très variables en matière d’acquisition des MD du français, mettant en évidence la complexité de la notion d’immersion.

Mots-clés : marqueurs discursifs, contexte d’acquisition, représentations sociales, mobilité académique

DEDJA Lorena
Université de Tirana, Albanie

AVRAMI (UÇI) Albana, SHEHU (VISHKURTI) Silvana
Université polytechnique de Tirana, Albanie

Vers un apprentissage actif en FLE :
entre éclectisme didactique et autonomie de l’apprenant

De nos jours, en Albanie, l’apprentissage d’une langue étrangère, autre que l’anglais relève d’un vrai parcours de combattant. Les politiques éducatives, d’ailleurs, fortifient cette place de choix qu’occupe l’apprentissage de l’anglais aux dépens même de l’apprentissage des autres langues enseignées dans la pyramide scolaire. Par conséquent, changer les représentations des apprenants au sujet de l’apprentissage d’une langue étrangère et les motiver à considérer les langues comme faisant partie de leur bagage culturel personnel et professionnel s’avère une tâche ardue. En s’éloignant des pratiques moralistes et des cadres figés d’apprentissage, nous avons voulu profiter de l’expérience accumulée au fil des années pour la mettre au service de l’enseignement/apprentissage du FLE. Pour ce faire, nous avons choisi une approche éclectique qui vise à accompagner l’apprenant de façon personnalisée et à le rendre autonome dans l’appropriation active des savoirs grâce à une maitrise progressive et continue de la langue. L’expérience a été réalisée avec des étudiants de l’Université polytechnique de Tirana et avec des étudiants de la Faculté des langues étrangères de l’Université de Tirana. En nous appuyant sur les résultats d’une étude quantitative par questionnaires, ainsi que sur les observations des pratiques de classe nous voulons mesurer, d’un côté, le poids des représentations sur l’apprentissage du FLE et, de l’autre, l’impact de l’intervention didactique dans le changement des attitudes langagières de la part des apprenants. Cette méthodologie de recherche vise tout d’abord, à informer l’enseignant sur l’attitude des apprenants face à l’apprentissage et leurs représentations de l’apprentissage ainsi que leurs stratégies d’apprentissage. Ce n’est qu’en tenant compte de ces paramètres qu’il organisera ensuite son intervention de façon à encourager l’implication des apprenants dans des situations de communication authentiques ou simulées. Les résultats obtenus nous amèneront, à proposer, à la fin de cette communication, quelques pistes et activités concrètes dans le domaine de l’enseignement qui favorisent un apprentissage actif et ouvert en FLE.

Mots-clés : apprentissage actif, pratiques de classe, FLE, autonomie d’apprentissage

 

DOBRIĆ Arnalda
OREŠKOVIĆ DVORSKI Lidija
Université de Zagreb, Croatie

Fluence en lecture à voix haute des apprenants de FLE

La lecture, activité complexe qui ouvre la voie au monde du savoir et des informations, a donné lieu à de nombreuses recherches interdisciplinaires depuis la deuxième moitié du 20e siècle et ne cesse d’éveiller l’intérêt des experts en psychologie cognitive, neurosciences, sciences du langage ou encore sciences de l’éducation. De plus, la lecture ou la compréhension du texte écrit représente l’une des quatre compétences piliers dans la didactique des langues étrangères selon le CECRL.

La lecture à haute voix en langue étrangère aide à maîtriser la prononciation correcte, obtenir la fluence et l’expressivité en lecture, tout en contribuant à une meilleure compréhension du texte, et favorisant l’aisance à l’oral, ainsi que la confiance en soi et la motivation des apprenants. Le but du présent article est de décrire et classifier les éléments de non-fluence dans la lecture oralisée en FLE dans trois contextes différents, et ceci à l’aide d’une analyse perceptive et ensuite de les comparer à ceux qui apparaissent dans l’expression orale en FLE. 20 étudiants en première année de langue et littérature françaises ont enregistré trois textes. Pour le premier texte, il leur était accordé une semaine pour s’entraîner avant l’enregistrement. Ils bénéficiaient du même temps pour le deuxième texte mais celui-ci était accompagné de la version audio du texte écrit. Le troisième texte a été enregistré sans préparation préalable. D’après les résultats de l’analyse perceptive, la différence entre la lecture avec et sans préparation est évidente, ce qui démontre l’importance de la lecture à voix haute dans le processus d’apprentissage du FLE.

Mots-clés : lecture oralisée, fluence, français langue étrangère

GAJEWSKA Elzbieta
Université Pédagogique de Cracovie, Pologne

Un seul manuel pour enseigner la phonologie française à des publics internationaux :
quelles chances de succès ?

Les manuels de Français Langue Etrangère publiés en France pourraient s’approprier la célèbre devise de Larousse « Je sème à tout vent » : ils sont achetés partout dans le monde, par des représentants de toutes nationalités. Cette diversité des publics peut poser des problèmes aux auteurs lors de la sélection des contenus phonologiques. Est-il vraiment possible de répondre aux besoins des groupes cibles du monde entier ? La présentation compare les objectifs fixés pour la compétence phonologique dans les manuels de FLE pour adultes publiés après 2010 par les grandes maisons d’édition françaises aux systèmes phonologiques de diverses langues européennes (anglais, italien, espagnol, croate, polonais). L’analyse porte, d’une part, sur les objectifs didactiques pris en compte par les auteurs des manuels précités ; d’autre part, sur les exercices respectifs (types d’exercices, mais aussi leur nombre). Elle vise à déterminer dans quelle mesure les apprenants issus des milieux linguistiques susmentionnés qui n’utilisent que le manuel sont capables de maîtriser la prononciation correcte du français.

Mots-clés : didactique du FLE, phonologie, manuels