HORVÁTH Krisztina
Université Eötvös Loránd, Hongrie
La traduction littéraire face à l’ancrage référentiel
Comment, malgré un travail consciencieux, dans une écriture-traduction mobilisant toutes les facultés liées à la conscience, le contexte extratextuel de la culture du traducteur refait-il surface dans la langue cible ? À partir d’exemples concrets tirés de la traduction hongroise de quelques romans français de l’extrême contemporain nous proposerons une réflexion sur la langue et sur l’identité du traducteur et sur un possible choc textuel entre le texte source et le métatexte, un choc culturel aussi, qui fait que l’équivalence stylistique reste un absolu impossible à atteindre. Si l’équivalence stylistique, que Popovič identifie comme la cheville ouvrière de la traduction ne tient pas de la simple équivalence linguistique, lexique ou sémantique, ni même de l’équivalence culturelle, dans le cas d’une écriture bien ancrée dans le contexte culturel et surtout social, la traduction des realias présente toujours des obstacles majeurs devant l’équivalence stylistique et thématique et les glissements écarts (shifts) de traduction systématisés entre autres par Steven Tötösy de Zepetnek, semblent inévitables. Quelles sont les stratégies mises en œuvre aujourd’hui par les traducteurs en hongrois d’Annie Ernaux, de Nicolas Mathieu ou de Michel Houellebecq ? L’ancrage thématique de la littérature contemporaine rend-il plus impossible encore cet échange inégal (Casanova) qu’est la traduction littéraire ?
Mots clés : équivalence stylistique, choc textuel, conjoncture énonciative, écarts de traduction