VILLE Stella
Université des Iles Baléares, Espagne
La méthode verbo-tonale pour l’enseignement de l’anglais
L’enseignement de la prononciation fait l’objet d’une attention soutenue de la part des chercheurs (Levis, 2015), mais cette attention peine à se refléter dans les pratiques de classe (Levis, 2021): la plupart des enseignants n’y accordent que peu d’attention. (Frost, 2013). La pandémie a mis en évidence le besoin d’outils hybrides, mais ceux-ci (CAPT) négligent des éléments clés de l’interaction humaine.
La méthode verbotonale (désormais, MVT) de Petar Guberina (Roberge, 2003) aborde la communication humaine de manière holistique, polysensorielle, incluant ses dimensions sociale et physique. Elle promeut une modification de la parole grâce à un travail intuitif de la prosodie, de la tension et du timbre . Incarnée plus que cognitive, elle met véritablement l’apprenant au centre de ses préoccupations en s’adaptant à lui et au contexte d’enseignement. Par l’importance qu’elle accorde à l’affectivité (Bally, 1931), et enrichie par les récents travaux sur la corporéisation parolière (Baills, 2022), elle répond aux demandes modernes en matière d’enseignement des langues. Déjà utilisée dans l’enseignement des langues romanes , nous proposons d’explorer son application pour l’enseignement de l’anglais.
L’objectif de ce travail est de déterminer les effets d’un cours de prononciation inspiré par la MVT. Nous avons recruté 85 adultes hispanophones, étudiants d’anglais, pour participer à un entraînement bihebdomadaire de 30 minutes, pendant quatre mois. Ces derniers ont été testés deux fois (lecture, description, répétition) afin d’évaluer l’intelligibilité, la fluidité, les réalisations segmentale et suprasegmentale. Ils ont rempli des questionnaires (profil linguistique, attitudes, habitudes) ainsi qu’un test d’autoévaluation afin de contraster les résultats de l’analyse acoustique.
Mots-clés : méthode verbotonale, prosodie, embodied pronunciation, enseignement de la prononciation, didactique des langues