VUČELJ Nermin
Université de Niš, Faculté de Philosophie, Serbie
La critique française de Barthes à Bayard :
aliénation de la littérature
Cette communication se donne pour ambition de réfuter les principes de la critique littéraire française, prônés par Barthes (Critique et vérité, 1965) et Genette (Figures, 1966), qui furent suivis, pendant un demi-siècle, par l’armée de nombreux épigones de la Nouvelle Critique. Cette direction de la narratologie, ayant commencé avec Roland Barthes en 1963, avec son essai Sur Racine, et étant arrivé, au XXIe siècle, à Pierre Bayard, est aliénée du texte littéraire dont les significations elle est censée nous relever. Sur ce point, cette communication correspond avec les arguments de Raymond Picard dans sa polémique contre Barthes, intitulée Nouvelle critique ou nouvelle imposture (1965). De même, cette recherche s’appuie sur Sokal et Brickmond (1997), qui dénoncèrent les théories de la critique littéraire française du dernier quart du XXe siècle comme des « impostures intellectuelles ». Cette communication recourt aussi à Pluckrose et Lindsay (2020), qui dévoilèrent les théories critiques du premier quart du XXIe siècle comme des « théories cyniques » niant l’universalité de la raison et l’objectivité des connaissances humaines. La présente recherche tente de soutenir ce point de vue : les « nouveaux critiques » prônent la performativité improvisée d’un acte de lecture, décontextualisée et exhibitionniste, qui s’inscrit dans une grande simulation collective des significations gratuites, en fabriquant ainsi une interprétation critique aliénée de l’essence du littéraire.
Mots-clés : critique postmoderne, performativité de lecture, aliénation du littéraire