YAICHE Francis
CELSA Paris-Sorbonne, France
La propagande au croisement de regards multiples
L’idée de la manipulation des communications s’est développée entre les deux guerres mondiales, puis en 1939-45 avec la propagande nazie (axée sur la manipulation des foules), propagande faisant appel aux instincts primaires, aux archétypes culturels, aux cérémoniels lourds et impressionnants.
L’idée que l’on puisse manipuler les gens s’appuie essentiellement sur les travaux théoriques de Pavlov et Skinner dans le domaine des réflexes conditionnés. Mais deux écoles s’affrontent sur les « effets » des médias : le courant critique de l’école de Francfort pour lequel il y a un caractère uniformisant de la culture de masse ; et le courant empirique qui relativise la toute-puissance des médias en insistant sur l’influence interpersonnelle pour qu’un message soit accepté, le récepteur redevenant donc là « actif » dans la co-construction de la signification des messages. Nous proposerons une réflexion sur les livres de Serge Tchakhotine, qui étudie, dès 1939, la propagande nazie dans « Le viol des foules par la propagande politique » et du Marquis de Custine, Les Lettres de Russie, La Russie en 1839, livre ayant la même importance pour comprendre la Russie de Staline à Poutine que pour La Démocratie en Amérique d’Alexis de Tocqueville pour les Etats-Unis. Et nous tenterons d’identifier les différents lieux, relais, méthodes, acteurs, dans la galaxie des propagandes contemporaines.
Mots-clés : propagande, influence, manipulation