DOUARD Geneviève
Université de Bourgogne, France
Les conceptualisations mises en langue par les connecteurs logiques
dans les discours des leçons inaugurales du Collège de France
La « Leçon inaugurale du Collège de France », le livre, est une communication scientifique spécifique, prolongement d’une première conférence orale solennelle. Elle situe le nouveau professeur par rapport à ses prédécesseurs, fait état de sa recherche et ouvre sur son projet scientifique. Ainsi, le chercheur expose la démarche heuristique de ses découvertes. Le sujet pensant, à partir d’expériences et d’idées, va se saisir mentalement de représentations du monde et de connaissances. Celles-ci peuvent prendre forme de conceptualisation dans la pensée et cherchent à s’inscrire de manière accessible à travers la langue du sujet parlant, dans un discours (Guillaume : 1920). Ce processus s’élabore à partir d’expériences sensorielles, intellectuelles et langagières, mais aussi individuelles et sociales, dans une intention énonciative. Aussi, Bourdieu (1982) considère que les variations en langue issues de ces représentations, dans leur dimension sociale, peuvent « inclure dans le réel la représentation du réel », mais aussi que « la langue, le dialecte ou l’accent sont l’objet de représentation mentale ».
Dans ces discours, les connecteurs logiques, particulièrement de cause et de conséquence, peuvent être une composante linguistique soutenant et formant l’expression de la représentation d’un objet de pensée ou concept. Une réflexion s’ouvre alors sur la manière dont ils peuvent interagir dans la langue et le processus de conceptualisation, empreints de dimension socioculturelle, dans cette contextualisation particulière, les « leçons inaugurales ».
Mots-clés : conceptualisation, représentation, contexte, connecteurs logiques