DIANÉ Oscar Ambemou
Université Alassane Ouattara, Bouaké, Côte d’Ivoire
Les langues ivoiriennes dans les formes appropriées du français en Côte d’Ivoire :
une analyse des processus cognitifs et interprétatifs
Cette étude montre que les langues ivoiriennes tels que le Dioula, le Baoulé et le Bété sont bien présentes dans le français tel qu’il est parlé en Côte d’Ivoire. De sa « forme » originelle à sa mise en discours en Côte d’Ivoire, le français a subi et subit encore des variations tant aux niveaux phonétique, syntaxique que sémantico-pragmatique. Ses formes appropriées telles que le français populaire ivoirien, le français populaire d’Abidjan et le Nouchi sont des « alchimies linguistiques » du français standard et des langues locales. Dans ce mélange, chaque langue en contact ne conserve pas toute sa structure de base. Ainsi, les locuteurs se retrouvent en parfaite situation d’alternance codique. En d’autres mots, notre étude met en exergue la contribution de chaque langue en contact du point de vue de la cognition et de l’interprétabilité ; surtout au niveau des langues ivoiriennes étant donné que les locuteurs natifs sont le siège de tous ces changements cognitifs et interprétatifs. Dans une approche descriptive, nos analyses se basent sur les méthodes de l’analyse du discours. Notre corpus est constitué de données recueillies auprès de locuteurs parfaits de la langue française et de quelques langues ivoiriennes (Dioula, Baoulé, Bété), et de locuteurs partiels du français et parfaits d’une ou plusieurs langue(s) ivoirienne(s).
Mots-clés : langues ivoiriennes, français approprié en Côte d’Ivoire, alternance codique, changements cognitifs et interprétatifs