RHIMI Mohamed Lamine
Université de Tunis
Le logos atypique d’Édouard Glissant : une philosophie « anticonceptuelle » et une « anti-poétique »
À l’instar de la pensée archipélique d’Édouard Glissant qui remet en cause l’unicité de l’Histoire et épouse la variété des histoires, le multilinguisme s’emploie à descendre en flammes le monolinguisme, lequel s’avère être l’apanage des colonialistes. Ceux-ci s’efforcent de faire propager uniquement leur langue dans les colonies et partout dans le monde, tout en cherchant à étouffer les mots et expressions qui proviennent d’autres langues : « Longtemps aussi, l’arrogance et l’impérialisme monolinguistiques ont accompagné l’expansion occidentale. », lira-t-on à ce propos dans Le Discours antillais. De facto, la langue véhiculaire du colonisateur domine les idiomes locaux, la langue des esclaves et des colonisés. Ne s’agit-il pas ainsi d’un logos ou d’une écriture qui pratique « une littérature de la brisure […] de la fracture […] et de la rupture » ? Dans quelle mesure ce logos atypique de l’écrivain martiniquais constitue-t-il une philosophie anticonceptuelle et une « anti-poétique » ? Comment s’articule-t-il à la poétique de la Relation pour promouvoir un projet à la fois culturel et sociétal mondial ? Quelles en seront les retombées esthétiques, voire géopolitiques aussi bien sur les Caribéens que sur la « communauté-monde » ?
Mots-clés : anti-poétique, Édouard Glissant, esthétique, genre judiciaire, géopolitique, logos atypique