KOŠČEC Marinko
Faculté de philosophie et lettres, Université de Zagreb
La temporalité et l’instance narrative dans Les années d’Annie Ernaux
Nous proposons d’étudier la conjonction d’une approche originale à la dimension temporelle et une perspective narrative particulière, qui dans Les années aboutissent à un roman à mi-chemin entre autobiographie et étude sociologique. Si les livres précédents d’Annie Ernaux sont marqués par l’impudeur et un discours violent, ainsi que centrés sur un personnage bien distinct, celui-ci est un récit factuel et minimaliste au niveau de l’expression et de l’autre part englobant et panoramique parce qu’il est raconté d’un point de vue collectif. Notre étude cherche à démontrer les procédés que l’auteure utilise pour incarner la singularité subjective tout en restant « dans la ligne des faits historiques, du document ». En d’autres termes, comment elle parvient à la fois à plonger dans l’intimité et saisir les éléments principaux de l’évolution sociale ; à représenter le passage vertigineux du temps et à le suspendre en grossissant des détails sélectionnés de l’existence quotidienne.
Mots-clés : Ernaux, roman, temporalité, instance narrative, mémoire