IFTIMIA Corina
Universitatea Stefan cel Mare Suceava, Roumanie
Les manifestations du bovarysme chez Frédéric Moreau
Au milieu des « affres de l’écrivain » Flaubert était certainement loin de s’imaginer que sa « petite femme » Bovary allait engendrer un concept utilisé par la critique littéraire, mais pas seulement. Partant de l’excellente synthèse que font Yvan Leclerc et Nicole Terrien de la notion de bovarysme dans l’Histoire, nous envisageons de l’étendre au « héros » de L’Éducation sentimentale, Frédéric Moreau, que nous considérons comme la réplique masculine du personnage d’Emma. Emma et Frédéric se ressemblent au-delà de leur différence de sexe, d’autant plus que l’analyse littéraire, partant de l’hypothétique affirmation de Flaubert « Madame Bovary, c’est moi », identifie dans le texte des marques de la virilisation du personnage féminin et, inversement, une féminisation des personnages masculins (Léon, Charles). D’abord, nous allons faire le point de la notion de bovarysme, les sens qu’elle recouvre et ses emplois dans la littérature. Ensuite, nous allons proposer l’analyse du discours flaubertien sur un corpus constitué de deux extraits tirés l’un du roman Mme Bovary, l’autre de L’Éducation sentimentale, en ciblant sur les manifestations concrètes de cette disposition de l’esprit des deux personnages. Enfin, nous essaierons de voir si vraiment ce qui est considéré par les spécialistes comme un trait spécifiquement féminin vaut aussi pour un homme, tout en excédant de loin le caractère purement fictionnel.
Mots-clés : bovarysme, rêverie, mimesis