Francontraste 2023

ŠOŠTARIĆ Sanja
Université de Zagreb, Croatie

Traduire les proverbes : défis et stratégies

Bien que les proverbes soient de moins en moins utilisés à notre époque, ils représentent toujours une partie précieuse de notre culture. Le but de cet article est de souligner l’importance de l’étude des proverbes des points de vue littéraire, (socio)linguistique, traductologique et culturel (Kekez, 1996 ; Jolles, 1972 ; Mejri, 2001 ; Quitout et Sevilla Muñoz, 2023). Dans la première partie de l’article nous nous focaliserons sur les différentes définitions existantes du proverbe, étayées sur les particularités lexicales, syntaxiques, sémantiques et stylistiques qui le distinguent des autres formes linguistiques figées apparentées (par exemple, dicton, maxime, sentence, devise, formule gnomique etc.). Dans la deuxième partie nous mettrons en évidence les difficultés soulevées par la traduction des proverbes en nous focalisant sur les défis auxquels se heurte le traducteur croatophone en traduisant les proverbes français et sur les stratégies auxquelles il peut recourir lors de la traduction. Nous appuierons notre propos sur un corpus comparable de proverbes puisés selon plusieurs critères dans les dictionnaires et recueils français et croates suivants : Dutourd (1986), Maloux (2005) Monteynaud, Pierron et Suzzoni (2003), Mikić et Škara, (1992) Putanec (2003), Sedlić (2001), Ujević (2011). Dans la dernière partie de l’article, nous essayerons d’illustrer différentes stratégies traductologiques par quelques exemples tirés d’œuvres littéraires françaises traduites en croate.

Mots clés : parémiologie, proverbe, traduction, français, croate

VITEZ Primož
Université de Ljubljana, Slovénie

Aspects textuels de la prière :
le Notre Père et ses retraductions
 

La prière formalisée, en tant qu’unité textuelle, est originairement un acte de parole dont la codification écrite régit l’usage oral (Beaugrande et Dressler, 1992). Le statut textuel particulier est engendré par le fait que la prière n’a de sens pragmatique que lorsque son énonciation se perpétue quotidiennement dans la pratique religieuse du locuteur. Par cet aspect itératif, le sens de la prière est optimal quand le texte reste stable, c’est-à-dire intouché. Néanmoins, l’histoire des retraductions françaises du Notre Père, prière chrétienne la plus ancienne, déploie une multitude de variantes textuelles dont les intentions ont toujours oscillé entre deux nécessités : celle de préciser le sens du texte et celle d’assurer sa stabilité synchronique. En 2017, le texte du Notre Père s’est retrouvé dans une situation singulière, parce que l’Église catholique francophone a mis en oeuvre une modification officielle de la sixième demande pour préciser le sens du verset « ne nous soumets pas à la tentation » en le reformulant par « ne nous laisse pas entrer en tentation ». Cette retraduction est produite par une réflexion théologique du contenu de la demande. Le verset réinterprété apporte un changement prescrit à l’usage de la prière en imposant cette correction réfléchie du contenu sémantique à la pratique quotidienne du texte sacré.

Mots clés : analyse textuelle, le Notre Père, prière, traduction des textes sacrés, retraduction