Francontraste 2023

PETRAK Marta
Université de Zagreb, Croatie

KLOPOTAN Katja
Omnia intellecta d.o.o., Croatie

Conceptualisation des termes relatifs à l’apiculture :
étude contrastive franco-croate
 

Cette communication propose une analyse contrastive des terminologies relatives à l’apiculture française et croate. La terminologie est de plus en plus abordée du point de vue de la linguistique cognitive, qui met en relief les aspects sociaux, cognitifs et communicatifs des langues de spécialité (Faber Benitez 2009 : 110-111). La sémantique cognitive, notamment la théorie du prototype et la théorie de la métaphore conceptuelle, ont eu un impact croissant sur la théorie de la terminologie depuis l’avènement de la terminologie sociocognitive (Temmerman 1997, 2000). Selon certaines études (par ex. Temmerman et al. 2005), la modélisation métaphorique est l’un des mécanismes employés de façon consciente ou inconsciente dans la création de termes scientifiques. Dans cette étude, nous avons analysé 110 termes pertinents du domaine de l’apiculture. L’analyse a montré qu’une moindre partie des termes (autour de 20 %) présentent une identité totale (abeille ouvrière – pčela radilica, miel floral – cvjetni med, corbeille – košarica, etc.). Dans la terminologie apicole croate la métaphore dominante est LES ABEILLES SONT DES HUMAINS (pčelinje društvo ‘cheptel’, presvlačenje ‘mue’, matica ‘reine d’abeilles’), alors que dans la terminologie française cette métaphore est présente dans moins de cas qu’en croate (par ex. famille d’abeilles), mais c’est la métaphore LES ABEILLES SONT DES PRÉDATEURS qui est plus importante (butinage ‘paša’, butineuse ‘pčela skupljačica’, etc). On a constaté un rôle important de la métonymie conceptuelle aussi, ce qui est en ligne avec l’hypothèse que métaphore et métonymie sont deux mécanismes principaux de construction de sens (Kövecses and Radden 1998).

Mots clés : terminologie ; apiculture ; approche cognitive ; français ; croate

PETRAK Marta
VEBLE Tomislav
Université de Zagreb, Croatie

Comparaison de la qualité de traduction et interprétation consécutive

Dans cette communication, nous présentons une étude pilote sur la qualité de l’interprétation consécutive basée sur la paire de langues français-croate. Pour faire cela, nous allons analyser trois discours interprétés par un étudiant en 2e année de Master (filière traduction). Les discours figurent sur le site Speechpool et ont été spécifiquement préparés pour l’interprétation consécutive. Par la suite, nous allons comparer les transcrits des interprétations avec les traductions des trois discours, faites par le même étudiant. La qualité en interprétation est un phénomène clé sur la définition duquel il n’existe pas de consensus définitif (García Becerra et Collados Aís 2019). Cependant, les auteurs s’accordent qu’il faut séparer nettement l’évaluation des professionnels et des interprètes en formation (Gile 2001). En ce qui concerne les éléments qui influent sur la qualité de l’interprétation, nous allons nous baser essentiellement sur ceux indiqués par Vančura (2011), à savoir : omissions, ajouts, substitutions, éléments culturels, chiffres, noms propres et prosodie. Étant donné que dans notre étude il s’agit des prestations d’un interprète en formation, nous nous attendons à trouver notamment des omissions, des fautes de compréhension, ainsi que des difficultés au niveau phonétique à cause de la grande différence qui existe à ce niveau-là entre les deux langues sous étude (cf. Orešković Dvorski et Pavelin Lešić 2015).

Mots clés : interprétation consécutive ; traduction ; qualité ; français ; croate

RAJH Ivanka
PAVELIN LEŠIĆ Bogdanka
Université de Zagreb, Croatie

Petar Guberina dans la lumière traductologique

Dans son ouvrage Stylistique de 1958, Petar Guberina consacre tout un chapitre à la question de savoir si une théorie scientifique de la traduction est possible. Persuadé que tel est bien le cas, il procède à démontrer, en s’appuyant sur la stylistique linguistique de Charles Bally en tant que « source de l’information sur l’harmonisation de la valeur des mots dans les langues différentes », que la traduction repose avant tout sur une analyse approfondie du sens, qui découle de la synergie entre le contexte et l’expression langagière dont le contenu affectif constitue une partie intégrante. La traduction de la poésie et de la littérature se trouvent au centre de la réflexion théorique de Guberina, où l’effet artistique se réalise en tant que somme de tous les éléments expressifs d’un texte dans la réalité situationnelle et contextuelle de son interprétation. Dans son approche, Guberina s’est inspiré de Charles Bally, de même que Jean Darbelnet et Jean-Paul Vinay qui ont développé leurs idées dans la célèbre Stylistique comparée du français et de l’anglais. Méthode de traduction. Néanmoins, dans la présente recherche nous allons comparer l’approche de Guberina avec l’approche fonctionnaliste de Katharina Reiss et sa typologie des textes. Plus précisément, nous allons utiliser le cas des textes touristiques, qui se trouvent à cheval entre les types informatifs et expressifs, pour déterminer comment les principes élaborés par Guberina peuvent aider à réussir ce que Reiss appelle une traduction en forme de « performance communicationnelle intégrale ».

Mots clés : Petar Guberina, expressivité langagière, Katharina Reiss, typologie textuelle

SCHLAMBERGER BREZAR Mojca
Université de Ljubljana, Slovénie

Les enjeux de l’implicite et son explicitation dans le contexte :
étude linguistique et traductologique

L’implicite en langue est officiellement reconnu avec l’invention de la pragmatique : de là vient aussi la conscience de l’importance du contexte pour toute communication, car la pragmatique établirait les liens importants avec le contexte et donnerait l’explication de la langue dans son contexte de production pour la compréhension du message. Dans le présent article, nous allons essayer de démontrer comment l’implicite peut être concrétisé dans le contexte de traduction. Les descriptions théoriques du contexte commençant avec Grice dans le cadre de ses implicatures conversationnelles ont aussi mis en évidence la présupposition comme trace du contexte, ainsi que différentes théories de la polyphonie et de l’argumentation dans la langue où on peut aussi mettre en avant les topoï qui datent des anciens avec le nom du lieu commun, voire aujourd’hui de stéréotype (voir aussi Sperber, Wilson (1986) ; Ducrot, Anscombre (1983) ; Moeschler, Reboul (1994, 1998). Nous essayerons de démontrer comment l’implicite doit être actualisé dans le discours et aussi dans la traduction et donnerons les exemples des textes concrets tirés des corpus parallèles des traductions, des traductions dans le corpus d’apprentissage des étudiants et des traductions des travaux personnels en cours. Les exemples du corpus traductionnel, des traductions littéraires et des traductions des étudiants nous permettent de dresser un dispositif qui permettra d’éclaircir le passage à l’explicitation ainsi que les enjeux théoriques de l’implicite pour la traduction automatique. Ces enjeux seront concrétisés par le passage des textes ci-mentionnés à la traduction automatique de DeepL ou Google Traduction.

Mots clés : pragmatique, implicite, contexte, explicitation, traduction