DAMIĆ BOHAČ Darja (Université de
Zagreb, Faculté des Sciences humaines et sociales)
Symétries
et asymétries syntaxiques des schémas de complémentation verbale en français et
en croate
Cette intervention est consacrée
à l`étude des schémas de complémentation verbale en français et en
croate qui sera située dans le cadre de la transitivité interprétée comme
propriété d`un verbe à être suivi d`un syntagme nominal ou
prépositionnel à valeur d`objet. Seront considérés intransitifs
seulement les verbes excluant la présence d`un complément d`objet.
Ces fonctions nominales objets sont
pronominalisables:
(1) construites directement, par les
formes de l`accusatif du pronom personnel dans les deux langues;
(2) construites indirectement:
- par les formes datives non
prépositionnelles (lui, leur) dans le cas d` un complément en à N auquel correspond un datif non prépositionnel en croate;
- par les formes disjointes
prépositionnelles auxquelles en croate correspondent des compléments à
un des cas obliques prépositionnels (génitif, datif, accusatif, locatif,
instrumental) ou non prépositionnels (génitif, datif, instrumental).
Nous nous proposons de présenter les
degrés de correspondances des types de complémentation verbale dans les deux
langues allant de la symétrie syntaxique (les verbes regarder et gledati qui régissent un objet direct : regarder quelque chose et gledati što; les verbes ressembler et sličiti - un objet
indirect datif : ressembler à quelqu`un et sličiti komu, les
verbes penser et misliti - un objet indirect : penser
à quelqu`un et misliti na koga) à l`asymétrie
des verbes transitifs directs en français (admirer, menacer, remercier
quelqu`un) dont les équivalents sont indirects à complément datif en
croate (diviti se, prijetiti, zahvaliti komu) ou bien à
l`asymétrie des verbes transitifs indirects en français (changer,
s`apercevoir de quelque chose) dont les équivalents sont directs en croate
(promijeniti, primijetiti što).
DESNICA Mirta
(Université de Zagreb, Faculté des Sciences humaines et sociales
/ Université Jean Moulin Lyon 3, Faculté des langues)
Cool ! Les
propriétés textuelles et pragmatiques des énoncés en anglais (et pseudoanglais)
dans la presse féminine française
Les emprunts à la langue
anglaise ont suscité l’intérêt de nombreux linguistes français et
étrangers et on fait l’objet de nombre d’ouvrages lexicologiques (Pergnier
1989, Walter 2001, 1997, Hagège 1989, etc.), lexicographiques
(Rey-Debove et Gagnon 1980, Tournier 1998, etc.), polémiques (Étiemble 1964,
Daguet 1984, Gilder 1993, etc.), etc. Cette étude s’inscrit dans le cadre de
l’analyse du discours et de la pragmatique linguistique. Elle a pour objet
d’analyse les propositions énoncées en anglais (ou pseudoanglais) au sein des
articles de la presse féminine française (par ex. So sweet !
Next ! Girl power !, etc.) que nous proposons d’appeler
« énoncées fashion ». En nous appuyant sur la théorie de la
linguistique textuelle de Jean-Michel Adam (1990, 1999, 2005), nous examinons
le rôle des énoncés fashion dans la structuration du texte, dans la
thématisation et la cohésion textuelle. Nous étudions par ailleurs la prise en
charge énonciative et la valeur illocutoire de ces énoncés.
L’analyse de notre corpus de magazines
féminins français montre que la majorité des énoncées fashion constituent le titre ou la chute de l’article. Ils remplissent une fonction
d’introduction thématique ou de rethématisation de l’information donnée dans le
titre, ce qui contribue à la cohésion du texte. Les énoncés fashion sont
porteurs de nombreuses marques affectives et axiologiques et ont le plus
souvent une valeur illocutoire expressive. Ils représentent des lieux de
manifestation de l’ethos de l’énonciateur et ont donc un rôle important dans la
construction de son représentation par le co-énonciateur. Parfois ils mettent
en scène la voix de la lectrice, d’un chanteur ou de la star en question
et contribuent ainsi à la création d’une ambiance de complicité et de
communauté (langagière).
DESOUTTER Cécile
(Università
di Bergamo, Dipartimento di Lingue, Letterature, Culture comparate)
Français
langue étrangère et choix du médium dans la communication à
distance en entreprise
Les technologies de l’information et de
la communication contribuent à modifier les notions d’espace physique et
temporel. Dans un contexte d’internationalisation des entreprises, elles
facilitent les échanges verbaux en apportant des supports de plus en plus
variés en mesure de créer, paradoxalement, une proximité et une présence, alors
que les espaces géographiques sont distants et que les rythmes de travail ne
sont pas concordants. Nous nous intéressons ici à l’usage du français en
Italie dans la communication d’entreprise et cherchons à comprendre le
sens que des locuteurs alloglottes donnent à la communication par téléphone
ou par courrier électronique. Nous nous demandons en particulier dans quelle
mesure le fait de communiquer en français langue étrangère influence le
recours à un médium plutôt qu’à un autre. Nous tentons d’apporter
des éléments de réponse à partir de l’analyse de discours recueillis
dans le cadre d’entretiens approfondis avec des individus basés en Lombardie
(Italie du nord), qui, dans le cadre de leur activité professionnelle,
interagissent à distance avec d’autres individus situés dans l’espace
francophone. De cette analyse, il ressort que la maîtrise du français est un
élément qui entre en compte dans le choix du médium mais qu’il se combine
à d’autres éléments relevant de l’implication du scripteur, de
l’efficacité du médium ou de la traçabilité du message.
GAUCHOLA Roser
(Universitat
Autònoma de Barcelona, Département de Philologie Française et Romane)
Approche
contrastive français-espagnol de la structuration de l’espace au plan
grammatical
Il semble communément admis de nos
jours que la comparaison et le contrastivisme constituent des méthodologies de
recherche linguistique particulièrement fécondes de par leur pouvoir
aussi bien heuristique qu’explicatif. Appliquées aux analyses
interlinguistiques, ces approches permettent en effet de faire émerger des
phénomènes qui, tout en étant transparents dans certaines langues,
semblent moins directement observables dans d’autres du fait même de leur
manifestation opaque.
Dans cette perspective à la fois
comparative et contrastive, nous présenterons une recherche (réalisée dans le
cadre d’un projet de recherche subventionné par le Ministerio de Ciencia y
Tecnología espagnol, ref. HUM2007-61648) sur l’expression de l’espace dans deux
langues typologiquement proches et génétiquement apparentées, le français et
l’espagnol, aussi bien dans sa dimension statique (la localisation stricto
sensu) que dans sa composante dynamique (i.e. le déplacement) à
partir de l’analyse de différentes structures verbales prédicatives :
{verbe statif + complément statif} et {verbe de déplacement + complément de
destination}. L’analyse réalisée permettra de montrer en quoi la structuration
de l’espace varie d’une langue à l’autre et d’aborder les implications
didactiques des différences interlinguistiques observées.
HAILON
Fred (Université
de Poitiers, Laboratoire Forell)
L’espace
médiatique, un espace discursif et idéologique stéréotypé
Notre
proposition de communication s’inscrit dans la perspective de la linguistique
de l’énonciation. Notre approche est métalinguistique et concerne l’espace
discursif journalistique. Plus précisément, elle porte sur les variations des
valeurs de certains faits de langue en discours. Ces variations se réalisent
différemment en chacun des supports. Elles s’effectuent dans le contexte des thèses
sécuritaires en France et conduisent à de possibles réserves ou
confirmations des thèses en circulation.
À
partir du modèle théorique de Jacqueline Authier-Revuz, l’observation de
faits d’hétérogénéité de formes marquées (guillemets, italiques) ou de formes
implicites dans le discours permet de poser la question de l’interprétation
entre traces des circulations discursives et/ou pointage, dans les mots
à soi, d’un rapport problématique du mot et de la chose. Ce rapport qui
s’appuie sur des modalisations autonymiques interprétatives,
c’est-à-dire balisées, mais sans glose, est propice à
l’ambiguïté énonciative et à la circulation idéologique des
discours. C’est par cette ambivalence entre lecture interprétative et pointage
d’un rapport « mots-choses », le rapport à une réalité
« vraie », que la circulation idéologique semble se diffuser le plus
efficacement. C’est méthodologiquement par l’analyse et par l’interprétation de
modalisations autonymiques interprétatives qu’il nous a semblé possible
d’observer des inscriptions et/ou des références à l’idéologie du Front
national (parti de l’extrême droite française) dans l’espace du discours
de presse, ainsi que d’observer des phénomènes d’identification ou de
contre-identification par rapport aux représentations sociales stéréotypées
véhiculées. Notre
corpus est constitué de différents articles de la presse quotidienne française
quelques mois avant les élections présidentielles de 2002. Il a trouvé sa forme
autour du thème de l’insécurité. Avant de devenir un sujet de campagne,
c’est-à-dire un sujet de politique générale, l’insécurité était un
thème défendu par le Front national.