Recueil des résumes PDF (3,2 MB)

Francontraste 2010










ŠOTRA-KATUNARIĆ Tatjana (Université de Belgrade, Faculté de Philologie)

 

Didactisation de l’espace verbal chez Ionesco

 

Ionesco en tant qu’auteur de théâtre est un des écrivains dont les textes sont très souvent didactisés même dans les manuels destinés aux apprenants débutants. Grâce à un espace verbal extrêmement riche, d’un accès à la fois simple et polyvalente, ses pièces de théâtre permettent une analyse selon les différents niveaux du système linguistique et une utilisation éclectique des approches didactiques. Les jeux du langage ionesquien ouvrent différentes pistes d’entraînement des apprenants, exercices phonologiques, morpho-syntaxiques, sémantiques et heuristiques. Les fameux jeux et décompositions langagiers de Ionesco offrent, par exemple, différentes possibilités d’un enseignement/apprentissage des sons français, des éléments constitutifs de la phrase, de la désarticulation du signifiant et du signifié qui visent à créer un large éventail de significations et d’interprétations de sens. Cette diversité des situations de l’énonciation élargit, d’une part, la perception de la communication intra- et extra-scénique de Ionesco par l’apprenant-lecteur. D’autre part, elle donne à l’enseignant de multiples outils didactiques, à savoir, la mise en pratique des principes ludiques, l’apprentissage d’une communication polysémique et en accord avec le langage quotidien, qui peut être proche de celui de l’apprenant quelque soit son âge. La production dramatique de Ionesco permet en conséquence, un large champ de communication, d’interprétation et de traitement des textes par les différentes approches didactiques et théories linguistiques (approche pragmatique de la langue, lecture interactive, théorie de l’énonciation, ateliers d’écriture, apprentissage de l’improvisation etc.) L’apprenant devient ainsi un lecteur et un co-producteur actif. Par cette communication nous voulons faciliter l’apprentissage de la langue française et suggérer un enseignement conforme aux principes de la didactique d’aujourd’hui.  





VLADIMIROVA Valentina (Institut pédagogique des sciences humaines de Moscou)

 

Médiation interculturelle et éducation linguistique

 

Le concept de médiation permet de focaliser notre attention sur les rôles fonctionnels et les tensions identitaires des partenaires engagés dans la communication interculturelle et par conséquent, sur les dispositifs didactiques à mettre en place pour amener les apprenants à maîtriser progressivement les compétences nécessaires au succès des échanges. Dans cette optique les perspectives de l'échange linguistique scolaire sont bouleversées, car le but premier de l'échange devient la communication interculturelle et non plus l'exercice et l'application des connaissances en langue étrangère; l'éventail des compétences en jeu s'élargit considérablement, et l'apprentissage de la langue étrangère est englobé dans un plus vaste projet d'éducation linguistique et culturelle des sujets, aussi bien en langue maternelle qu'en langue étrangère, passant par l'acquisition d'instruments de la médiation interculturelle.

Une telle perspective permet de projeter l'organisation d'échanges internationaux avec des partenaires de langues très diverses, dont le curriculum scolaire n'envisage pas l'étude approfondie, ou de démarrer un échange dès la première année d'étude de la langue-culture cible ou même en préalable en gageant sur l'éveil d'une motivation subjective à apprendre la langue de l'autre grâce à l'échange culturel.






VRHOVAC Yvonne (Université de Zagreb, Faculté des Sciences humaines et sociales)

Le jeune apprenant parle de la langue

 

Dans l'optique du développement de l'autonomie de l'apprenant parmi différents objectifs des stratégies utilisées dans notre projet de recherche, nous nous sommes posé les questions si un jeune apprenant était capable de réfléchir sur la langue qu'il a utilisée lors de la communication et s'il était capable d'en parler explicitement. Dans notre communication nous allons présenter les réslutats de nos recherches : après une production orale – en interaction et en continu, notre apprenant était censé effectuer une auto-observation de ses productions enregistrées par camescope et remplir un questionaire qui portait sur l'analyse de ses productions orales. Il est question donc des analyses au niveau métacognitif. Pour l'apprenant il s'agissait donc de passer de l'utilisation langagière implicite à une analyse explicite de l'emploi de la langue par lui-même et de sa perception du discours (Gaonac'h, 1987). La perception consciente de la langue ainsi que la réflexion métalinguistique jouent un rôle important dans l'acquisition/apprentissage d'une L2 (Klein, 1989).





ZAJAC Jolanta (Université de Varsovie, Institut d'Etudes romanes)

 

Vers une pédagogie de l'action en classe de FLE

 

Quoique les termes de l'action et de l'interaction deviennent aujourd'hui un passage obligé pour tout didacticien s'occupant des langues vivantes ils ne sont pas encore - du moins dans notre contexte polonophone - encadrés par une réflexion visant une véritable "pédagogie de l'action". Les deux concepts ont du mal à être opérationnalisés dans le contexte d'une classe de L2 en dehors des activités communicatives classiques. Nous nous proposons de réfléchir sur le contenu d'une pédagogie de l'action qui, elle aussi, devrait passer par des étapes pré-actionnelles, sensibilisant les élèves et les enseignants à des éléments constitutifs d'une action langagière pour les mener ensuite à une sorte de "compétence actionnelle" qui se manifeste largement en dehors des jeux de rôle ou activités de type "question-réponse". Nous concevons les concepts d'action et d'interaction comme étant des piliers de toute intervention didactique aussi bien au stade de la conceptualisation des savoirs (p.ex. lors du travail sur différentes compétences langagières, sociolinguistiques, pragmatiques) qu'à ceux de leur fixation et réemploi (où ils sont présents déjà depuis longtemps). Comment se préparer à agir/interagir en classe de langue? Y a-t-il  une évolution dans l'actionnel? Si oui,  laquelle?  Comment former les enseignants à une pédagogie de l'action? Voilà, à titre d'exemple, quelques pistes de réflexion sur ce sujet passionnant et loin d'être examiné à fond.