Recueil des résumés Pdf ( 943KB )
Andonovska Hristina,
Institut de langue macédonienne « Kriste Misirkov », Macédoine
« Autour de la terminologie de la législation européenne (un parallèle français – croate – macédonien) »
L’intégration à l’Union européenne a impacté la langue. De nouveaux termes sont apparus linguistiquement, d’où l’émergence d’un « eurolecte ». Le processus de traduction de la législation européenne, qui couvre différents domaines de la société, représente un choix d’une nouvelle terminologie dans la langue : avec des emprunts et des adaptations de termes et phrases étrangers ou encore avec l’activation de possibilités de dérivation de notre propre langue. À l’aide d’exemples des versions française, croate et macédonienne du corpus multilingue Еurovoc, nous ferons un parallèle entre les langues française, croate et macédonienne au regard de la terminologie de l’Union européenne.
Mots-clés : eurolecte, législation européenne, Eurovoc, la langue française, la langue croate, la langue macédonienne
Balaţchi Raluca-Nicoleta,
Université « Stefan cel Mare » de Suceava, Roumanie
« Texte / discours en traduction »
L’unité de traduction est un sujet de débat toujours d’actualité en traductologie, présentant de l’intérêt autant pour le critique/ théoricien, le praticien que le didacticien de la traduction. Les manuels de traduction y consacrent d’habitude des chapitres importants. D’autre part, les avancées de la linguistique des dernières décennies du XXe et début XXIe, avec des mutations essentielles, qui ont permis le déplacement de l’intérêt des linguistes de la phrase au texte et au discours en contexte, ont laissé leurs marques en traductologie aussi. Définies comme unités supérieures à la phrase, les notions de texte et de discours sont conceptualisées soit en opposition, soit en complémentarité, faisant l’objet de recherches très diverses dans des disciplines qui les intègrent y compris au niveau de la dénomination générique ou des approches (linguistique textuelle, analyse du discours, analyse textuelle des discours). La notion de discours, qui est peut être l’une des plus complexes dans le domaine des sciences humaines, fait l’objet de nombreuses approches de plus en plus spécialisées en sciences du langage et en sciences sociales ; à l’heure actuelle, les spécialistes parlant d’une véritable « prolifération », qui serait « le symptôme d’une modification dans la façon de concevoir le langage » (Charaudeau, Maingueneau, 2002 : 187).
Notre communication se construit dans une réflexion sur la place, les acceptions et le rôle des notions de texte/ discours en traduction, tout comme les apports de l’analyse du discours à la traductologie, la partie théorique étant sous-tendue par une étude de quelques exemples de traductions du français vers le roumain, que nous considérons comme pertinents pour la problématique.
Burbea Georgiana,
Université Transilvania de Braşov, Roumanie
« Problèmes de traduction de structures sémi-figées du français vers le roumain »
En partant de l’idée que les collocations constituent des unités de traduction, l’article que nous présenterons aura en vue l’analyse des différents problèmes qui surgissent lors du transfert des collocations du français vers le roumain. Nous nous proposons, dans un premier temps, de s’arrêter sur les caractéristiques des collocations et d’observer pourquoi c’est si difficile parfois de les traduire. Ensuite, nous tenterons de montrer que la présence des collocations enchaîne un manque de symétrie entre les deux discours. Il s’agit donc d’observer de plus près le fonctionnement de ces structures semi-figées dans le discours et leur comportement vis-à-vis de l’activité traduisante.
Giancarli Pierre-Don,
Université de Poitiers, France
« Voilà (+/- que) / il y a (+/- que) / ça fait (+/- que) temporels et leurs équivalents en anglais et en corse »
À partir de corpus authentiques permettant une prise en compte du contexte, nous proposons une analyse des présentatifs temporels français voilà / il y a / ça fait en soi, ainsi que de leurs correspondants en anglais et en corse.
Ceci inclut les présentatifs dans leurs deux constructions majeures que sont les circonstants localisateurs (sans que), et les propositions complétives à même de mesurer un intervalle (avec subordonnant que).
Ces marqueurs polyvalents, qui en sont à des étapes de grammaticalisation différentes et dont certains peuvent varier de moment-repère, donnent lieu à une assez grande diversité de traductions :
Dans le premier cas le corse et l’anglais font majoritairement appel à fà et ago postposés à l’indication temporelle, et minoritairement en corse à esse qui a l’avantage de pouvoir apporter des précisions temporo-modales et/ou d’ordre diastratique.
Dans le deuxième cas, l’anglais et le corse ont recours essentiellement non à avoir mais à être (be et esse), l’anglais en association avec for/since au sein ou pas d’une extraposition, le corse sous la forme esse + chì, modifiable en chì + esse ou avec ellipse du présentatif, et accessoirement à (v’)eccu. Le verbe faci (faire) est peu répandu. Sa présence plus importante dans les textes-cibles que dans les textes-sources laisse à penser que, même s’il ne s’agit pas d’un gallicisme, il y a là un effet dû au sens de traduction et donc une influence du texte-source sur les traducteurs. C’est surtout sous négation que l’anglais se singularisera par rapport aux deux autres langues.
Hewson Lance,
Université de Genève, Suisse
« Les enjeux du texte cible en traductologie »
Résultat de l’opération traduisante, le texte cible est un lieu d’observation privilégié qui, à première vue, devrait permettre de cerner la démarche du traducteur face aux complexités linguistiques et culturelles du texte source. La réalité, cependant, en est tout autre. On verra, en effet, que la structure du texte source, pour intéressante qu’elle soit, ne constitue qu’un seul des paramètres qui, pris ensemble, contribuent à façonner le texte cible. Il conviendra, par conséquent, d’examiner l’importance et le rôle des autres actants engagés de près ou de loin dans le processus traductif (le commanditaire, l’éditeur, le réviseur, voire le public cible…) et l’influence des conditions particulières susceptibles d’être consignées dans le cahier des charges. Enfin, on s’interrogera sur l’objet même de l’activité traduisante : porte-t-elle sur un texte, sur le vouloir-dire de l’auteur, ou sur l’interprétation qu’en construit le traducteur ?