Recueil des résumés – Section Activité traduisante

Recueil des résumés ( Pdf 700 KB )

 

Haneen ABUDAYEH

Université de Jordanie, Amman

Le « moi » du traducteur dans la communication de l’émotion

En période de guerre et d’affrontement, chaque nation raconte l’histoire d’un seul point de vue, le sien, qu’elle considère comme la seule vision juste de la situation. Les héros des uns deviennent alors les ennemis des autres. Dans cette communication, nous allons montrer le rôle que peut jouer la traduction en période conflictuelle et la posture qu’adopte le traducteur quand il fait partie de l’un des deux camps belligérants. Partant du postulat selon lequel le traducteur, issu d’une culture qui façonne les éléments constitutifs de son bagage cognitif y compris ses réactions émotionnelles, ne peut pas rester insensible à la lecture du texte se rapportant à un conflit qu’il vit au quotidien, nous nous efforçons de mettre en lumière les traces de la matérialisation des émotions du traducteur dans le texte traduit et de celles qu’il veut faire ressentir chez le public récepteur. A partir d’une analyse d’exemples tirés du livre Hussein de Jordanie : Ma « Guerre » avec Israël et de sa traduction arabe, nous étudierons comment le traducteur arabe, dans le but de susciter l’émoi du public arabe et de renforcer sa solidarité, peut jouer consciemment ou inconsciemment sur le registre des passions pour victimiser et glorifier le soi, et diaboliser l’autre.




Liliana ALIC

Université Transilvania de Brasov, Roumanie

Valeur évaluative des déterminants adjectivaux et son transfert
du français vers le roumain

Selon Catherine Kerbrat Orecchioni (1980 :70), « Toute unité lexicale est, en un sens, subjective ». Cette subjectivité se fait remarquer au niveau de l’adjectif en tant que déterminant nominal et le transfert de ses marques (d’appréciation ou de dépréciation) d’une langue à l’autre se fait parfois en totalité, parfois partiellement. Cela dépend des moyens dont dispose chaque langue naturelle, car nous savons que chaque langue segmente la réalité extralinguistique d’une manière propre. Pour ne rien perdre pendant le transfert d’une langue à l’autre, nous devons tenir compte, entre autres, de l’ampleur du syntagme déterminé. Nous nous proposons d’étudier tous ces faits de langue pendant le transfert de sens du français vers le roumain. Le corpus d’étude sera constitué de communiqués de presse qui se trouvent sur le site Internet du Parlement européen. Malgré leur appartenance à la grande famille des langues romanes, le français et le roumain divergent dans bien des situations. Certains adjectifs ont la même valeur appréciative dans les deux langues ( la montée impressionnante de la Chine, l’énorme soutien au Parlement, bonnes méthodes de travail, une précision totale) ou dépréciative (ventes agressives, une action cruciale en Syrie, un dommage irréversible, situation préoccupante, remarques négatives). Ce qui nous préoccupe particulièrement c’est l’impossibilité de faire un transfert direct d’une langue à l’autre. Il faut souvent trouver des stratégies de compensation en langue cible pour récupérer les marque de subjectivité perdues. Parfois les marques se déplacent au niveau du substantif /syntagme/collocation déterminé(e), parfois le traducteur y rénonce carrément.




Raluca-Nicoleta BALATCHI

Université „Stefan cel Mare”, Suceava, Roumanie

Les subjectivèmes en traduction

La traduction des marqueurs de subjectivité compte parmi les défis essentiels du processus complexe de transfert d’une oeuvre littéraire dans une langue étrangère. Leur traduction devient d’autant plus problématique si l’on regarde la langue source et la langue cible comme des langues-cultures, tel que le voulait Meschonnic. Notre communication se constitue dans une étude sur corpus des principales difficultés de traduction des deux grandes séries de subjectivèmes: déictiques et axiologiques, dans le cadre théorique de la critique des traductions. Le corpus de travail sera constitué par des extraits de textes littéraires traduits de français en roumain, qui ont été soumis au processus de retraduction dans le temps. La question de la subjectivité en traduction sera ainsi envisagée d’un point de vue double: d’une part nous formulerons des conclusions sur les particularités de traduction de ces unités avec un fonctionnement sémantico-pragmatique spécial, autant en diachronie qu’en synchronie (ce qui est intéressant par exemple pour les déictiques personnels dans l’expression de la politesse) et d’autre part sur l’importance de la subjectivité du traducteur dans l’acte traductif.