Recueil des résumés – Section Sciences du langage

Maria-Alexandrina TOMOIAGA

Université de médecine et pharmacie « Iuliu Hatieganu » Cluj-Napoca, Roumanie

La métaphore médicale de la vie quotidienne

Notre approche sur la métaphore médicale dans le langage quotidien a comme cadre théorique la linguistique intégrale fondée par Eugenio Coseriu. Dans ce cadre conceptuel, l’objet d’étude, le langage, est une activité cognitive, ayant comme universaux la créativité, la sémanticité, et l’altérité. La conception coserienne sur la création métaphorique est l’illustration essentielle du principe universel primaire de la créativité. La métaphore prend naissance dans le processus de désignation, ayant le rôle d’orienter un signifié virtuel, linguistique, vers un signifié réel, extralinguistique, à travers une certaine langue déterminée historiquement, i.e. la langue française.

La présence de la métaphore dans le domaine médical courant assure un élément important qui renvoie à la subjectivité et à l’affectivité. Les exemples de métaphores de la vie quotidienne, « Le fluor, votre allié contre les caries », « Quand le diabète attaque votre libido ! », « Seule l’identification des différents virus menaçant l’homme permet de mettre en œuvre les mesures de prévention adéquate », « Face à ce virus changeant, la meilleure arme reste le vaccin antigrippal » et beaucoup d’autres soulignent du point de vue affectif la peur de la maladie ressentie par le patient. Le non-spécialiste a, vis-à-vis de la maladie, des opinions subjectives qui sont visibles dans les expressions métaphoriques, qui prouvent la vision des êtres humains sur tout ce qui peut nuire à la santé, en termes de guerre.




Francis YAICHE

Paris V René Descartes, France

Ghislaine ROLLAND-LOZACHMEUR

Université de Brest, France

Analyse croisée, sémiotique et énonciative, de la subjectivité dans les textes de la petite annonce du « cœur ».

Malgré divorces et célibat en hausse dans nos sociétés, le mythe du partenaire idéal habite toujours l’inconscient collectif. Il s’agit toujours de retrouver « l’autre moitié » telle que l’avait définie Platon dans le Banquet, pour recomposer l’androgyne primordial, l’être entier.

A l’heure des grands moyens technologiques de communication, il s’agit d’observer comment se passe le moment de la rencontre, comment des milliers d’histoires d’amour s’écrivent notamment par le recours à la petite annonce du cœur diffusée dans les journaux et sur les sites Internet.

Dans cette communication nous nous demanderons comment le locuteur investit sa subjectivité dans ces scénarios que sont les petites annonces, qui le mettent en scène, lui-même, au fil des mots qu’il utilise avec son histoire personnelle, mais aussi son partenaire espéré ; comment le langage (mots subjectifs, marques énonciatives) permet au linguiste d’explorer le champ de l’affectivité ainsi exposé anonymement dans cette rubrique du journal.

Nous proposerons une analyse croisée, énonciative et sémiotique, exercice à deux voix :

D’une part, l’analyse énonciative et lexicale des dénominations, dans la veine héritée de C. Bally, E. Benveniste, D. Maingueneau et A. Rabatel : ADF (Analyse de discours française) : Par quels mots se présente-t-on, avec quelle part de conformisme social, d’adhésion ou non à la « normalité » inhérente à ce genre ? Quels traits prête-t-on à l’autre, ce partenaire idéal ?

D’autre part, l’analyse sémiotique sur la question de l’auctorialité de soi au travers des pitchs que sont les P.A.




Jaouad ZERRAD

Ecole Nationale de Commerce et de Gestion – (ENCG) SETTAT- Maroc

Le lexique de la correspondance commerciale en français entre conservatisme et créativité

La communication interne de l’entreprise est une partie prenante des pratiques managériales. L’efficacité des modèles retenus à ce sujet est indéniable. L’appréciation de la pertinence des outils est tributaire de la pertinence du contenant et du contenu. Des outils et des méthodes de rédaction sont choisis en termes d’affinement des règles et codes, de meilleure définition des mots brefs un lexique qui répond aux exigences de l’impartialité et du contexte où il se produit. Un lexique qui garantit aux outils de communication interne son identité sans présupposition.

Dans un contexte où l’entreprise fait face à plusieurs changements liés essentiellement à la concurrence rude, à l’évolution technologique et aux impératifs de coût et de qualité, les dirigeants sont appelés à revoir leurs stratégies de communication, à s’interroger constamment sur les possibilités d’amélioration des écrits internes. Il y a lieu donc de préciser que la qualité de rédaction du courrier interne conditionne en profondeur le travail et la performance au travail. Par extension, nous dirons qu’il est classé sous deux catégories : l’objectif et le subjectif. Le lexique de l’écrit professionnel interne porte des marques de subjectivités sous jacentes qui dévoilent une implication « personnalisée » de la source émettrice. Il n’est donc pas rationnel dans l’absolu. Il est d’usage d’utiliser un lexique invariable à dénotation référentielle dont l’objectif est l’information, c’est le sens littéral.

Notre contribution vise à établir un diagnostic du lexique utilisé dans l’écrit professionnel afin d’en déterminer les principales lois de rédaction à la fois objective et subjective. Nous procéderons par une analyse d’un ensemble de modèles de rédaction interne dans les entreprises afin de formuler des conclusions généralisables et l’appréhender dans sa double dimension objective et/ou subjective.