Recueil des résumés – Section Didactique

Magdalena ŠKORO

L’intuition linguistique et l’apprentissage du français

Le cas de « de »

Dans cet article l’auteur aborde le problème de l’apprentissage d’un fait linguistique dont l’appropriation est plutôt liée à l’acquisition. Pour cette raison il a fait rappel au rapport entre l’intuition et la dichotomie apprentissage/acquisition d’une langue. La recherche est mise au service du fait linguistique de la préposition « de » se trouvant entre deux noms (NOM+de+NOM). Le problème pour un locuteur non confirmé (Bajrić) est de savoir si la préposition doit être ou non accompagnée d’article. L’absence ou la présence de déterminant pour un francophone sera dirigée par son aptitude à percevoir les différents horizons des pensées (Guillaume). Ainsi un locuteur confirmé (Bajrić), n’hésitera jamais entre l’emploi correct (cours de français) ou erroné (cours du français). Par son intuition il saura que cours de français est conforme à la norme de la langue française. Cependant un locuteur non confirmé ne possédant toujours pas ce sentiment linguistique aura un doute sur l’emploi du déterminant. Car l’intuition que nous possédons de ce qui peut se dire s’acquiert avec la langue (D. Leeman). Pour trouver des solutions au problème de l’apprentissage d’un tel phénomène linguistique-didactique l’auteur propose une analyse contrastive au niveau syntaxique et discursif. Il a mené des recherches auprès de locuteurs croatophones s’appropriant le français. Ensuite, il propose de mettre ces analyses linguistiques au service de la didactique du français.




Maciej SMUK, Radosław KUCHARCZYK

Université de Varsovie – Institut d’Études Romanes, Pologne

(Re)découvrir son savoir-être à travers la compétence plurilingue

C’est un truisme de le dire que les compétences non langagières, appelées dès la parution du CECRL « compétences générales », sont impliquées dans l’apprentissage des langues étrangères. Et même si l’on peut reprocher au CECRL une certaine inconséquence dans la façon de les hiérarchiser, il faut reconnaître l’effort d’expliciter leur rôle. La place du savoir-être semble, sans nul doute, cruciale. D’une part, il renvoie directement à la notion de la subjectivité d’un apprenant – terme phare dans de nombreux domaines humains. De l’autre, c’est le savoir-être qui agit comme un élément conditionnant et déclenchant tel ou tel comportement langagier et est à l’origine du modèle de la compétence plurilingue. Mais ce transfert n’est pas unilatéral : la plupart des composantes du savoir-être d’un apprenant sont susceptibles d’être modifiées, voire découvertes ou redécouvertes face à la confrontation de diverses langues. Outre une réflexion théorique, notre communication sera enrichie de la présentation des résultats de la recherche portant sur cette interdépendance entre la compétence plurilingue et l’essor du savoir-être d’un apprenant.




Katharina VAJTA

Université de Göteborg, Suède

L’étudiant de français : qui est-il et pourquoi a-t-il choisi le français ?

Dans cette communication, nous nous proposons de présenter les résultats préliminaires d’une enquête menée dans deux groupes d’apprenants suédois de français langue étrangère au niveau universitaire. Le premier groupe est constitué par des étudiants ayant choisi le français comme première langue dans le cadre d’un programme disposé sur trois ans et donnant une formation en langues vivantes jusqu’au niveau de la licence. Le deuxième groupe est formé par des étudiants ayant choisi le français comme « cours indépendant » ou « cours libre », sans cursus défini d’avance, l’étudiant faisant alors librement le choix de ses cours chaque semestre. Le dénominateur commun entre ces deux groupes est donc la sélection du français.

Les points de comparaison se situent principalement aux niveaux d’une part de l’origine familiale des étudiants, d’autre part de leurs attentes et de leurs raisons de choisir le français. Les questions posées auxquelles nous tenterons d’apporter une tentative de réponse sont dans quelle mesure l’origine des étudiants (par exemple une origine familiale pluriculturelle ou des séjours à l’étranger) et l’affectif pourraient jouer un rôle dans leur option pour le français, et s’il est possible de remarquer une différence entre les deux groupes. Finalement, une comparaison avec des groupes d’étudiants ayant sélectionné une autre langue vivante pourra éventuellement signaler si les étudiants en français constituent un groupe où l’affectif jouerait un rôle plus important que dans d’autres.