Recueil des résumés – Section Didactique

Lara NEVES SOARES

Université de Strasbourg, France

La place de la complexité didactique dans le discours des acteurs sociaux

La problématique méthodologique a toujours été un des points centraux de la discussion épistémologique en didactique des langues (DL). Depuis l’apparition du Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues au début des années 2000, nous observons que la DL s’inscrit dans un flou paradigmatique où les pratiques en salle de classe (l’enseignement formel des langues) gagnent une nouvelle dimension avec la perspective actionnelle (PA). Où, auparavant, se lisait fonctionnel c’est marqué désormais actionnel. Ces actions doivent guider, à travers le discours, tout acteur social vers l’acquisition d’une compétence plurilingue et pluriculturelle. Notre hypothèse veut ainsi, à partir de la notion de compétence (re)discuter la notion de progression discursive (telle que l’on rencontrait préconisée par le Niveaux Seuil) dans la PA, car nous pensons, ainsi comme Benveniste, que le phénomène de subjectivation ne peut être dissociable de la communication humaine et que dans ce sens, les pratiques pédagogiques et la progression linguistique réalisées en salle de classe se présentent sous l’optique d’une complexité épistémologique du domaine, d’une complexité méthodologique des pratiques et d’une complexité du langage lui-même. Pour notre intervention à ce colloque, dans la session Didactique, nous voudrions donc, à partir d’une démarche heuristique, essayer de rétablir une discussion sur la notion de progression en didactique des langues.




Éva OSZETZKY

Université de Pécs, Département d’Études Françaises et Francophones, Hongrie

Approches interculturelle et contrastive de la diversité francophone en FLE

Ces recherches seront axées sur une réflexion pluridisciplinaire, linguistique et didactique, afin d’explorer l’univers et le contexte francophone au sein de la langue et des cultures.

Nous examinerons l’évolution et la spécificité du français, et ses représentations lexicographiques dans un espace géographique très étendu, en mettant un accent particulier sur la question du lexique, notamment le problème et confrontation des vocabulaires.

Ce qui nous intéresse, dans une perspective contrastive, c’est le caractère complexe de la dimension interculturelle, du dialogue des cultures, des convergences et/ou conflits, entre la culture d’origine et la culture et civilisation de la langue cible : traditions, héritages, stéréotypes, interprétations diverses, transversalité, coïncidences. Identité ou altérité ?

Quelles compétences linguistico-culturelles offrir à l’observateur / participant francophile qu’est l’apprenant et quelles stratégies choisir dans l’enseignement et dans l’appropriation des savoirs : médiation, procédés, norme(s) et styles ?




Cathal POWER

Mary Immaculate College, University de Limerick, Irlande

L’affectivité dans les interactions verbales entre accompagnateur et accompagné

Les processus de formation s’inscrivent dans une situation dynamique au sein de laquelle interagissent des acteurs singuliers, des enjeux de relation et de savoirs (Altet, 1994). Les savoirs enseignants qui font l’objet dans les échanges sont «enracinés dans la pratique, subjectifs, personnels, nourris par des valeurs, des émotions, engagent fortement la sphère affective » (Pérez-Roux et Hétier, 2011, p. 296). Quel rôle joue-t-il l’affectivité dans les échanges et quel sont les conséquences pour l’accompagnement ? Notre recherche porte sur les interactions verbales dans les entretiens de conseil qui suivent l’observation des séances de classe entre deux enseignants débutants et leurs conseillers pédagogiques en France. À partir des principes d’une didactique professionnelle de l’enseignement (Vinatier, 2009), nous avons utilisé une théorie linguistique interactionniste (Kerbrat-Orecchioni, 1992) pour l’analyse des données. L’analyse de l’utilisation de la politesse dans les entretiens post-séances où les actes de langage sont potentiellement « menaçants » semble particulièrement pertinente. L’accompagnateur doit effectuer une analyse critique de la leçon, mais dans le même temps, est attaché au maintien de la relation, de son propre état émotionnel et celui de l’enseignant débutant. La communication montre que, comme on l’a écrit dans la problématique du colloque, « ce sont les sentiments qui régissent le choix de l’expression linguistique». Nous faisons la conclusion que si les émotions et la capacité de réfléchir furent longtemps opposées, cette distinction n’est pas sans poser question dans des situations de formation.